En ce début d’année, j’ai le plaisir de partager avec vous mon échange avec David Lopès de J’ai enfin compris. Depuis plusieurs années, David utilise la plateforme Coding Park dans l’objectif de rendre le codage accessible aux enfants dys. Très touché par son projet, j’ai souhaité lui poser quelques questions sur l’usage qu’il fait de notre plateforme.
Adrien – Bonjour David, merci d’avoir accepté cette interview. Commençons par les présentations, est-ce que vous pourriez nous dire quelques mots sur vous ?
David – Bonjour je m’appelle David Lopès, j’ai 28 ans et j’ai créé mon entreprise J’ai enfin compris pour aider les enfants ayant des troubles dys : la dyslexie, la dysorthographie, la dyspraxie, la dyscalculie et tous les autres troubles pour pouvoir les aider à apprendre, parce qu’ils ont des difficultés. Je propose donc des outils numériques pour pouvoir les aider à surmonter ces difficultés.
Adrien – Est-ce que vous pourriez nous expliquer brièvement ce que sont ces troubles dys que vous venez d’énumérer ? Quelles sont les caractéristiques de ces troubles ?
David – En général, les personnes avec des troubles dys représentent à peu près 10% de la population mondiale. Il existe plusieurs troubles dys : la dyslexie, c’est le fait d’avoir des difficultés de lecture et de compréhension. Plus simplement, les enfants vont avoir du mal à déchiffrer et à comprendre ce qu’ils lisent. Puis, nous avons la dyspraxie, c’est le fait de rencontrer des problèmes de coordination : l’enfant va avoir du mal à faire des mouvements précis, à réceptionner certains objets. Enfin, nous avons aussi la dyscalculie, qui touche aux capacités de raisonnement mathématique et logique, l’enfant peut avoir des difficultés à approcher des problèmes de cette nature.
Adrien – Merci pour cette explication ! Êtes-vous personnellement atteint d’un trouble dys ?
David – Oui, j’ai été diagnostiqué dyslexique et de dysorthographique. La dysorthographie, c’est le fait d’avoir des difficultés d’orthographe, c’est à dire qu’on n’arrive pas bien à voir nos fautes d’orthographe et on a du mal à faire les accords. Je n’ai pas été diagnostiqué dyscalculique, malgré tout j’ai présenté des difficultés en mathématiques assez importantes au collège et au lycée.
Adrien – Comment est né le projet J’ai enfin compris ?
David – Le projet J’ai enfin compris est né du fait que j’avais beaucoup de difficultés et qu’après avoir découvert ma dyslexie à 19 ans, j’ai voulu créer mon entreprise pour aider les élèves souffrant de ces difficultés comme moi.
Adrien – Quelle belle initiative ! Chez J’ai enfin compris vous organisez des ateliers dans lesquels vous aidez les élèves dans diverses matières, quelles activités proposez-vous dans ces ateliers ?
David – Je propose des ateliers pour apprendre des langues comme l’anglais et l’espagnol ainsi que des ateliers de mathématiques, de programmation et de français avec l’utilisation de correcteurs orthographiques. Je travaille aussi avec des logiciels de prise de notes à reconnaissance vocale ou de mise en page et j’utilise la police OpenDys pour adapter certains textes si besoin. Si un parent ou un enseignant me fait une demande spécifique, comme apprendre la science physique par exemple, je vais faire mes recherches pour trouver l’outil qui correspond le mieux aux besoins de l’enfant.
Adrien – Venons-en aux ateliers de codage : avant que nous travaillions ensemble, quel était votre rapport au codage et à l’informatique ?
David – J’avais beaucoup de mal avec la programmation, c’est la découverte de Coding Park qui m’a permis d’apprendre plus facilement cette discipline.
Adrien – Depuis que vous animez des ateliers Coding Park, quel format avez-vous mis en place ?
David – J’ai mis en place un format sous forme de demi-journées pour faire découvrir la programmation aux enfants dys. Auparavant, j’avais réalisé des ateliers de ce type pour une médiathèque. Malgré le fait qu’ils avaient lieu en distanciel à cause des mesures sanitaires, les ateliers se sont très bien passés !
Adrien – Quels ont été les retours des parents et des enfants sur ces ateliers de programmation ?
David – Les enfants ont pu faire les 5 ou 6 premiers niveaux du parcours Golden Quest, ils étaient ravis et certains ne voulaient plus partir, c’était super ! Ils ont plutôt perçu l’atelier comme une activité ludique et non pas comme un cours, d’après les retours que j’ai eu des parents et des élèves.
Adrien – Selon vous, qu’est-ce qui rend Coding Park accessible aux enfants dys ?
David – C’est le “côté jeu”, le fait de devoir déplacer un petit personnage dans des niveaux leur plaît beaucoup. La progression est également faite étape par étape, ce qui permet de prendre le temps de bien assimiler les acquis, et de se souvenir plus facilement des notions vues dans des ateliers précédents, ce qui est important en général, mais encore plus pour les dys.
De plus, l’aide de Luna* est très utile, cela permet de mettre l’enfant sur la bonne piste, surtout dans les premiers niveaux, et de ne pas rester bloqué, ce qui est la grande peur des élèves dys. Personnellement, je suis même allé tester les derniers niveaux du parcours, comme la récursivité par exemple, qui est un principe que je connaissais peu, mais le niveau m’a donné envie d’en savoir plus sur ce sujet.
Adrien –Merci pour ton accueil et pour le temps que tu m’as consacré, c’était un plaisir d’en apprendre plus sur toi et les points d’attention à porter sur l’usage que tu fais de notre plateforme !
David a utilisé l’éditeur de pseudo-code dans ses ateliers, cet éditeur prépare en effet les élèves à l’écriture d’algorithmes au clavier, ce qui ajoute un niveau de difficulté supplémentaire dans l’apprentissage, comparé à l’éditeur de blocs visuels Blockly, plus simple à prendre en main sur tablette (avec moins de texte, un rendu plus coloré, et la possibilité de moduler la taille du texte affiché) et qui -nous l’espérons- répondra encore davantage aux besoins des enfants dys.
*Luna, la mécano geek de Coding Park, propose une aide contextuelle sous forme d’indices.